lundi 28 mai 2012

Quand je dis que je vais partir en Chine pour au moins un an, ça ne loupe pas. On me pose toujours cette question, avec un regard surpris.

" En Chine ?! Et t'as pas peur ? "

Alors je vais parler de mes peurs. Parce que oui, j'ai peur.

J'ai toujours beaucoup voyagé. La première fois que j'ai pris l'avion, j'avais environ 6 mois, et, depuis, je le prends au moins deux fois par an. J'ai déjà vécu un an loin de ma famille, aussi. Je ne suis pas étrangère aux voyages, mais vivre dans un autre pays n'a rien à voir avec des vacances.

Ma véritable chance, c'est d'être la fille de mes parents. Ils m'ont élevée de façon à ce que j'ai confiance en moi, et confiance en la vie. Ce n'est pas donné à tout le monde ... je m'en suis rendue compte en vivant en Italie, car, là-bas, les jeunes ont peur. Peur de vivre loin de leurs parents, peur de l'étranger. Beaucoup me disaient que rien ne servait de travailler à l'école ou d'avoir un diplôme universitaire, puisqu'il n'y avait pas de travail : mieux valait rester chez papa-maman éternellement. Alors oui, c'est vrai, le taux de chômage italien atteint des records, mais on ne me fera pas croire que ne rien faire est la solution ... surtout que, la plupart du temps, ça cache juste de la paresse et de la peur. C'est sûr, c'est plus rassurant d'avoir maman qui nous prépare notre chocolat chaud tous les matins de notre vie plutôt que de prendre son baluchon et d'aller voir ce que le monde a à nous offrir. Mais, comme dit, j'ai eu la chance d'être élevée de façon à ce que j'ai " la niaque ". Je sais que ce ne sera pas facile, la vie d'adulte, mais je vais m'y lancer quand même. Qui vivra verra !

Certains pensent aussi que (c'est la meilleure celle-là, attention), puisque je pars si loin, je n'aime pas ma famille. FAUX. Archi-faux. Mon père est un super-héros-prince-charmant (comme tous les papas, non ?), ma mère est une reine, et mes grands frères sont mes grands frères (oui, cette définition se suffit à elle-même). Loin des yeux, loin du coeur ? Ca vaut pour les amourettes. Dans ce cas, il s'agit de ma famille. Je peux être aussi loin que je veux, ce sera toujours ma famille. Je vais surement perdre des amis en chemin, oui, mais ma famille, non. Ce sont les seules personnes qui m'aimeront toujours inconditionnellement et vice-versa. De plus, habiter près les uns des autres ou ensemble ne veut pas dire qu'on s'aime. Je connais bon nombre de famille qui vivent ensemble et qui ne s'aiment pas.
Donc non, je n'ai pas peur de perdre ma famille. Mais je sais qu'ils vont me manquer, et que ce sera difficile. Ca ne rendra nos retrouvailles que plus belles !

Après, il y a la culture. La culture chinoise, millénaire et complexe ... ça peut faire peur. Je sais qu'il va m'arriver plus d'une fois de me ridiculiser parce que j'aurai fait quelque chose de complètement bizarre pour les chinois, mais ce sera normal. L'important, je crois, quand on part dans un pays étranger, c'est de garder en tête que là-bas, c'est le voyageur qui est bizarre, et pas les habitants du pays. Je vais galérer, et ce sera normal. Je compte donc aussi sur l'indulgence des chinois qui m'entoureront ... et, avec le temps, je vais m'habituer à la culture, m'en imprégner, et tout ira pour le mieux.

Evidemment, il y a aussi la langue. Mon niveau de chinois est plutôt basique, donc je vais sûrement avoir du mal au début, mais je vais aussi progresser très vite je pense, surtout à l'oral. A l'écrit, il va falloir que je travaille beaucoup ... enfin, ça je le savais depuis le début. Heureusement, j'aime beaucoup le chinois (les sonorités, les caractères, tout le sens qu'ils ont), donc ça devrait rendre la tâche plus agréable !

On me parle aussi souvent de la politique chinoise, du communisme, de la corruption ... c'est ce qui devrait me faire le plus peur, mais bizarrement, ça va. De la corruption, de la politique pourrie, des vilains méchants au pouvoir, on en a aussi en Europe ... donc bon, ça devrait aller. De toute façon, je doute que je ressente fortement tout ça dans la vie de tous les jours sur mon super campus.

A part ça, j'ai aussi peur de me perdre dans Pékin, de ne jamais réussir à utiliser les transports en commun, de planter mon HSK, ...

Mais toutes mes peurs sont de bonnes peurs, qui me motivent et me donnent encore plus envie d'y être. Cette expérience va être géniale, quoiqu'il arrive.

Et pour apaiser les peurs, je conclus cet article avec une très jolie chanson, qui ira très bien avec mes futures longues balades dans des petites rues chinoises :


1 commentaires:

Unknown a dit…

Coucou, c'est Aline, du forum d'Ellen.
Je tombe sur ton blog un peu par hasard et malheureusement proche de la fin de ton aventure mais je vais en lire une partie. J'aime bien ta façon d'écrire, ça donne envie de poursuivre la lecture :)
Voilà, un petit mot pour pas grand chose, profite bien du temps qu'il te reste en Chine ;)

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